Des revers de la création, de la nuit humaine, il n’est aucune angoisse, aucune déchirure, aucune peine, aucune blessure que Dany Danino ne puisse extraire et exprimer, en se plongeant dans le maelström de ses figures, qu’elles soient tourmentées ou censément plus sereines. Issus d’une tradition bien encrée, ses dessins très personnels sont innervés de dorures, et ont du bleu plein les veines. Sérigraphiées, ses œuvres, suscitées par et pour ce lieu, provoquent chez le visiteur curieux de s’aventurer dans leur tourbillon baroque et fantasmagorique un réveil de présences souterraines. Ses écheveaux de traits prestes engendrent des arbres, des épaves et des tours ruinées, des rapaces, des renards, des bûcherons et des chasseurs mêlés. Et si l’âme est à la mort, c’est le vif de l’art qui nous révèle à ces terreurs qui se terrent et nous guettent encore, car elles ne sont pas si lointaines.

(Texte d'Alain Renoy)