Charles Lopez, 'Gravel Mountain', 2010. Sac à gravats, photo satellite de Gravel Mountain (Colorado, USA), 3 exemplaires + 1 EA 1m3 Courtesy la Box, Bourges et Galerie Alain Gutharc
Du 02 juillet au 31 juillet 2011
Coins perdus
Bureau des forges // Montauban
Exposition
Avec Christian Bahier (F), Vincent Dachy (B), Miller Levy (F), Perrine Lievens (F), Charles Lopez (F), Patrick Marchal (B), Laurent Sfar (F)
A l’écart des grandes villes et de ce bruit de fond permanent qu’on appelle, pour la commodité des conversations, «la culture», le Centre d’Art contemporain du Luxembourg belge élabore dans son coin – celui-là même dont on devine qu’il n’est pas perdu pour tout le monde – un projet remarquable et exigeant, à l’écoute de la ruralité dans laquelle il s’inscrit avec passion et conviction. Depuis 2007, ce projet se déploie sur le site de Montauban, implanté en pleine nature à plusieurs kilomètres des villages avoisinants. A travers cette exposition collective intitulée Coins perdus – du nom de la série de polaroïds de l’artiste français Miller Levy qui y sera exposée – j’ai voulu rendre hommage à la singularité de ce lieu et à la qualité du projet artistique qui l’enchante à la belle saison. Avec comme porte d’entrée – celle que le réel entrouvre sur l’imaginaire – ce thème du «coin perdu», si joliment incarné à mes yeux par le site de Montauban, ce lieu in the middle of nowhere dans la beauté duquel je viens chaque été me rafraîchir la vue et l’esprit, non sans y perdre mes assurances de citadin en matière d’art contemporain – comme l’écrivait le merveilleux Jules Renard: je pars à la campagne me refaire une timidité. Attention: aussi retiré qu’il soit, un coin perdu reste avant tout un coin: à savoir, un angle de vue précis à partir duquel une vision du monde prend forme. Tel est le cas des œuvres que j’ai rassemblées sous ce thème: quelque soit la forme qu’elles empruntent – maquette, dessin, photographie, texte, vidéo – chacune d’entre elles nous en propose une représentation singulière qui fait œuvre d’interprétation du réel dont elle fouille l’un ou l’autre recoin – et dites-vous bien que les plus perdus d’entre eux ne sont pas forcément ceux que l’on pense.
François de Coninck, commissaire