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Du 01 juin au 04 octobre 2009

Rainer Gross (D)

Site haut // Montauban

Installation extérieure

Les installations in situ de Rainer Gross sont des assemblages de centaines d'éléments en bois, en dialogue direct avec l'espace. Elles interrogent notre rapport au temps, aux constructions humaines et aux cycles de la nature. Dirigeant le regard vers le ciel et les cimes des arbres, elles offrent une perception spatiale très spécifique de l'environnement, opposant le vide et le plein, l'ordre et le chaos,...

INFOS

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Habiter le temps 
Deux assemblages de lattes en bois rigides (colorées).
Dimensions hors-tout (cm) dans les deux cas (long/larg/haut): ± 680/280/300

Le site
La partie haute du site est constituée d’un refuge occupé à l’époque celtique et durant le haut moyen âge. Levées de terre, fossés, murs de barrage et un puissant donjon sont encore bien perceptibles et conservés. Des fouilles en 1958 ont livré d’importants bas-reliefs d’époque gallo-romaine, provenant de monuments funéraires romains démantelés et ayant servi à la fortification du refuge. Ces blocs sont conservés dans un musée lapidaire construit in situ par l’architecte Constantin Brodzki.

Les installations
Ce projet était inspiré par les caractéristiques mêmes d’un site archéologique. Il se nourrit de l’atmosphère de ce lieu délaissé, des ruines et de ses connotations: présence et absence, mémoire et oubli, vieillissement et dégradation, impermanence, le passage du temps…
C’est la représentation libre ("l’image") d’une maison, séparée en deux parties (“murs” et “toit”), qui sert à souligner ce caractère transitoire et périssable de notre monde et d’interroger notre rapport au temps, aux constructions humaines et au cycle de la nature.
Les deux parties d’une géométrie extérieure simple sont construites par assemblage de lattes en bois rigides (colorées). Les lattes sont placées de façon arbitrairement désordonnée et avec des grandes espaces, créant des volumes assez transparents et incitant une réflexion sur des oppositions tel que: intérieur/extérieur, ordre/chaos, le plein et le vide, les parts et l’entier…. La transparence des volumes renforce la notion d’impermanence: les habitations qui nous protègent ne sont qu’une enveloppe provisoire.
Chacune des deux constructions est installée dans une position précaire en porte-à-faux: la "caisse ouverte" des 4 murs sur le grand rempart de barrage, au dessus des restes d’un muret qui comporte des pierres sculptées romaines, fragments de monuments funéraires…., tandis que le toit est glissé/calé dans le "fossé" de la longue rampe d’escalier (souteraine) vers le musée lapidaire*…
Ces oeuvres éphémères dirigent notre regard vers le ciel et les cimes des arbres, tout en soulignant la force de la pesanteur….. elles sont installées pour la courte période d’une exposition d'été à l’intersection entre un passé révolu et oublié et un avenir aléatoire, mais inéluctable.
Rainer Gross

*Remarque: le 10 septembre 2009, la structure installée sur le musée lapidaire a été déplacée à une dizaine de mètres du toit.