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Du 04 juillet au 27 septembre 2015

L'envers du décor

Espace René Greisch et bureau de forges // Montauban

Exposition

Le site de Montauban, revêtu des parures de l’été, a accueilli l’exposition L’envers du décor, sous le commissariat de Denise Biernaux et la galerie Les Drapiers à Liège, invités par le CACLB. Le rapport particulier du lieu entre la nature et la culture se posait en point de jonction de la réunion des œuvres qui tissait des liens avec ce nouvel environnement. Le site est devenu le théâtre de déploiement de sens autour du titre de l’exposition: L’envers du décor. Se dépliait alors une série de sujets portés par les œuvres: la chose qu’on ne perçoit pas au premier abord. Le projet curatorial réunissait différentes démarches artistiques dont les productions se prêtaient à la malléabilité des points de vue, à la multiplication des lectures.

INFOS

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Par l’intervention in situ de Nicolas Kozakis, les murs en ruine du site des forges s’ornaient d’un réseau scintillant de métal, réveil d’un faste perdu ou réinvestissement d’une architecture par le sculptural. En écho aux ruines industrielles, son film «Qu’en est-il de notre vie ?», interrogeait notre rapport au travail dans l’existence. Par un travail des étoffes, Caroline Fainke mêlait « l’envers » à la finesse précieuse des matériaux textiles de la face endroit, comme on relativise uneéchelle de valeurs, faisant apparaître les deux constituants d’un tout sur une même surface. Les trophées de chasse de  Caroline Andrin invoquaient la forêt entourant l’exposition, se donnaient au regard comme des figures énigmatiques, entre apparence et véritable nature du matériau qui la constitue. Une vidéo retraçait la performance de Tatiana Bohm en Léopold, bonobo écorché, le sauvage déjouant ce qui arrête le naturel et le culturel et interrogeant l’Histoire. Billie Mertens et ses alter ego investissaient le bureau des forges de deux installations de gravures: des papiers peints aux fines fleurs fânées et étranges figures masquant les murs de la maison, une série d’images autour de l’être et du paraître. Le projet de Nicolas Clément, en collaboration avec Barbara Massart, était un documentaire expérimental, travaillant la matérialité même de la pellicule en même temps qu’il investit les bois d’un imaginaire avec le personnage de Barbara et ses créations textiles. S’articulaient les productions de plasticiens, dont le travail trouvait écho dans cette dichotomie de l’endroit et de l’envers, de ce qui est porté immédiatement au regard et ce qui est à questionner au-delà des apparences, de ces deux versants qui constituent toute chose. La galerie d’art contemporain Les Drapiers, avec son accent propre sur les arts textiles, réinterrogeait ici le rapport du culturel au naturel, ouvrant un espace entre les disciplines plastiques.
Anna Ozanne