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Du 30 avril au 19 juin 2011

Monique Voz

Bureau des forges // Montauban

Exposition

Petits arrangements avec la mort et avec la vie Additions et soustractions - Prothèses et ossements.

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«Vanité des vanités, tout est vanité. Quel avantage revient-il à l'homme de toute la peine qu'il se donne sous le soleil ? Une génération s'en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours. Ce qui fut, cela sera. Ce qui s'est fait se refera. S'il est une chose dont on dise : Tiens, ceci est nouveau, cette chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés. Il n'y a pas de souvenir d'autrefois, et même pour ceux des temps futurs : il n’aura d'eux aucun souvenir auprès de ceux qui les suivront.»

L’Ecclésiaste


Durant les neuf mois de préparation de ce travail, Monique VOZ s’est plongée dans l’univers de la mort. Et de la puissance de la vie au travers de la mort. Tant par l’ambiance musicale et noire qui imprègne son atelier – requiem, Lisa Gerrard et ses mélopées incantatoires – que par ses recherches d’ossements d’animaux sauvages dans la forêt, ou encore par des in(ex)cursions à l’ossuaire de Marville, au musée de la chasse à Paris, ou à la fabuleuse exposition sur la mort au moyen-âge au cinquantenaire à Bruxelles. Kali, la Noire, la déesse du Temps, de mort et de délivrance, destructrice et créatrice, a construit et déconstruit avec elle le fil des jours qui ont tissé cette expo. Le sanglier y est fortement présent. C’est la figure emblématique de l’époque celte de Montauban, faisant référence à la déesse Arduinna - du celtique Ar Duen qui signifie «la Noire» - et qui chevauche son sanglier à travers les forêts d’Ardennes à la vitesse de la lumière - noire.

Elle prolonge ici son obsession des verres bombés qui avaient fait l’objet de travaux précédents - les bijoux pour voyeurs - en proposant des montages avec œilletons de porte et autres loupes pour visionner l’infiniment grand et l’infiniment petit. Dans une optique de vie et de mort et non plus de sensualité.

>> Additions: Vanités intégrant de minuscules têtes ou arrière-trains de lapins, grenouilles, chats, renards, os de chevreuils, de sangliers,… portant des prothèses dentaires, péniennes, oculaires,… Arrangements farfelus pour prolonger la vie. Revisiter l’obsession humaine de l’ajout de vie artificielle à la vie. En la transposant dans l’univers animal. 

>>Soustractions: Ossements, espionner la vie à travers l’œilleton de la mort. Explorer l’univers entier au travers d’un ossement. Quelle trace la mort garde-t-elle de la vie? Poser comme thèse que seules les émotions fortes, les fantasmes, laissent une trace dans les cellules. Vues d’accouplements au travers des loupes, vues de chasse.
Vérifier la qualité fractale de l'univers, à savoir qu'un seul de ses éléments contient le tout.
Tout l'univers est compris dans un grain de sable (William Blake) 
L’univers entier, les étoiles, les soleils, les planètes, dans la bouche d’un dieu selon la légende indienne mettant en scène Vishnou, incarné en Krishna. 

Donner vie à la mort en explorant les œuvres qu’elle laisse…

Cette vision insolite et néanmoins profondément tragique du monde animal qui entoure Buzenol et l’espace du centre d’art propose dans cette installation, une hypothèse. Monique Voz raconte-t-elle une histoire vraie? La réponse, qui n’en n’est pas une, sera celle de l’archéologue David Houbrechts: «Nous ne savons pas grand-chose, nous n’avons pas tout compris, cela ne nous empêche pas de le dire à tout le monde»